Jean-Pierre Sueur
Jean-Pierre Sueur
Ce samedi 24 octobre, représentant les salariés de LEXMARK à Orléans.
Il partage leur désarroi et leur incompréhension à la suite de l’annonce de 120 licenciements au sein de cette entreprise.
En effet, l’entreprise LEXMARK est bénéficiaire. Ses marges s’accroissent. Ses résultats sont positifs aussi bien au plan mondial qu’au plan européen, qu’en France.
Il s’agit donc une nouvelle fois de suppressions d’emplois dont la finalité est financière. Il ne s’agit pas pour l’entreprise de restaurer ses marges. Il s’agit de faire en sorte qu’une situation « profitable » aux actionnaires le soit davantage encore, au détriment de l’intérêt légitime des salariés et de leurs familles.
Une fois encore, ces pratiques montrent combien il serait nécessaire d’instaurer dans notre pays des contreparties aux « licenciements boursiers » afin de dissuader les groupes industriels et financiers d’y recourir.
On doit observer que l’annonce de ces suppressions d’emploi va de pair avec la délocalisation d’une part importante de l’activité de ce groupe industriel vers Budapest. Il est incompréhensible que celle-ci intervienne alors que LEXMARK vient de quitter son site historique de Boigny-sur-Bionne pour s’installer dans un immeuble neuf dans le quartier de l’îlot de la Rape à Orléans (Coligny).
Le plan qui vient d’être présenté prévoit que seuls 60 emplois subsisteraient sur le site, la plupart des missions exercées ayant été délocalisées. Or, cette réduction à quelques dizaines d’emplois conduit à s’interroger sur la pérennité du site.
Très préoccupé par cette nouvelle annonce qui, si elle se concrétisait, porterait à nouveau préjudice au potentiel industriel et technologique d’Orléans et du Loiret, Jean-Pierre SUEUR a assuré les représentants des salariés qu’il a reçus de tout son soutien. Il les a assurés qu’il prendrait tous les contacts utiles susceptibles de les aider pour défendre la pérennité de l’entreprise LEXMARK et de l’ensemble de ses emplois à Orléans.
Jean-Pierre Sueur interroge le Gouvernement sur le renvoi d’êtres humains en Afghanistan et sur les fichiers de police. Il regrette l’absence de réponse sur ces deux sujets.
Jean-Pierre Sueur a interrogé lors de la séance de questions d’actualité du Sénat du jeudi 22 octobre le ministre de l’Intérieur sur le renvoi d’êtres humains en Afghanistan. Il a dit que cela suscitait « l’indignation » : « En quoi ces renvois sont-ils nécessaires à la sécurité dans notre pays ? Comment pouvez-vous garantir la sécurité de personnes que vous renvoyez ainsi dans un pays en guerre ? En quoi ceci est-il conforme à l’idée que nous nous faisons de la France, de son rayonnement ? ».
Jean-Pierre Sueur a également interrogé le ministre de l’Intérieur sur les fichiers de police qui ont été créés par deux décrets publiés dimanche dernier. Il a dit : « Il faut évidemment lutter contre le terrorisme et la violence organisée, et cela suppose des moyens en renseignements. Mais il faut respecter les libertés individuelles. C’est d’ailleurs pourquoi Madame Alliot-Marie avait retiré le projet de fichier « Edvige » et avait annoncé qu’il devrait y avoir un encadrement législatif par rapport à de tels fichiers. Il se trouve qu’à l’initiative de deux députés, Madame Batho (PS) et Monsieur Benesti (UMP), la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale a adopté à l’unanimité une proposition de loi prévoyant que de tels fichiers devraient désormais être autorisés par la loi. J’ajoute que les indications prévues par les décrets qui viennent d’être publiés ne sont pas anodines : il est ainsi prévu de ficher les opinions politiques, syndicales, religieuses et philosophiques des Français. En quoi cela est-il nécessaire à la sécurité publique ? ».
S’adressant à Rama Yade, Jean-Pierre Sueur a déclaré : « Pensez-vous qu’il soit nécessaire pour assurer la sécurité dans les enceintes sportives, de ficher les convictions religieuses et philosophiques des responsables sportifs ? ».
Jean-Pierre Sueur a enfin fait observer que Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, avait déclaré ce mercredi à l’Assemblée Nationale qu’il était favorable à un débat parlementaire sur ces fichiers. Il a dit à ce sujet : « Vous publiez des décrets le dimanche et vous annoncez le jeudi que vous êtes favorable à un débat parlementaire sur cette question. La logique serait donc de respecter les engagements qui ont été pris, puisque cette question relève du Parlement, de retirer ou de suspendre ces décrets jusqu’au débat parlementaire et de publier, à la suite de ce débat, des décrets qui s’inscriront dans le cadre des orientations définies par le Parlement ».
Brice Hortefeux étant absent, c’est Marie-Luce Penchard, Secrétaire d’État à l’Outre-mer, qui a répondu.
Jean-Pierre Sueur regrette que la Secrétaire d’État n’ait répondu à aucune de ces deux questions puisque, sur les renvois en Afghanistan, elle a été totalement muette et que, sur la question des fichiers, elle se soit contentée de relire la réponse qui avait déjà été faite la veille par Brice Hortefeux à l’Assemblée Nationale. Ce mutisme n’est pas conforme à l’idée qu’il se fait du débat au Parlement.
>> Voir la vidéo sur Video Sénat
.Jean-Pierre Sueur posera cet après-midi une question à M. Brice Hortefeux, Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités locales au sujet de la création de fichiers pour la police.
A voir en direct sur le site du Sénat www.senat.fr (séance/dérouleur vidéo).
.Nous aurons l’occasion de revenir en détails sur le projet de réforme territoriale présenté par Nicolas SARKOZY. Ce sera l’objet du débat parlementaire.
Dès à présent, je souhaite faire quelques remarques.
1- Que des réformes soient nécessaires, c’est évident. Je ne suis pas un adepte du statu quo. Mais il faut améliorer la décentralisation et non pas recentraliser, ce qui serait un retour en arrière.
2- Je désapprouve la campagne menée au plus haut niveau de l’État consistant, en fait, à mettre en cause les élus locaux, qui seraient coûteux et dispendieux. Il y a 550 000 élus locaux en France. Les Français savent qu’ils sont dévoués et proches du terrain. Et quand on voit les niveaux d’endettement respectifs de l’État et des collectivités locales, on mesure que les secondes n’ont pas forcément de leçons à recevoir du premier.
3- La fusion des élus des départements et des régions, qui est sans précédent historique ni équivalent géographique, me paraît engendrer une grande confusion. Je préfère la clarté.
4- Pour ce qui est des ressources des collectivités, les réformes annoncées et celle de la taxe professionnelle auront pour conséquence d’accroître encore la part des dotations de l’État dans les ressources des collectivités locales. C’est un choix recentralisateur et contraire à la Constitution, qui a été modifiée afin que soit inscrit le fait que les ressources propres des collectivités locales doivent rester significatives. Comme on a pu le constater depuis des décennies, les compensations de l’État évoluent inéluctablement à la baisse et ne compensent bientôt plus les recettes retirées à ces collectivités.
5- Le paradoxe, c’est que, alors que les dotations de l’État ne cessent de croître, la péréquation entre collectivités est toujours notoirement insuffisante. La seule justification des dotations de l’État devrait, au contraire, être de permettre une juste redistribution des ressources entre collectivités. Car chacun sait que les ressources des communes – pour ne prendre que cet exemple – ne sont pas proportionnelles à leurs charges. En un mot, il faut plus de justice. Cela vaut pour les collectivités comme pour les ménages. La fiscalité locale des ménages est notoirement injuste. Mais je ne vois dans la loi de Finances pour 2010 aucune mesure permettant de traduire dans les faits les innombrables effets d’annonce - à nouveau réitérés - sur la nécessaire réforme de la fiscalité locale.
6- Il est bien d’achever la réforme de l’intercommunalité. A mon avis, cela doit se faire – y compris dans les agglomérations urbaines – dans le respect des communes et en développant la démocratie. Les vrais débats – lors des élections notamment – sur la ville du futur portent sur les enjeux de l’agglomération.
7- Les modes de scrutin à deux tours font partie de nos traditions démocratiques. Ils sont tout à fait compatibles avec une juste représentation des différentes sensibilités. A ma connaissance, aucun parti politique n’a inscrit dans son programme le scrutin à un tour. Il n’est jamais bon – et parfois risqué ! – d’inventer des modes de scrutin pour des raisons purement circonstancielles – et c’est un euphémisme !