Le décret du 20 mai 2010 relatif à l'usage du titre de psychothérapeute pose de nombreux problèmes.
On se souvient que l'"amendement Accoyer" fit couler beaucoup d'encre. Cet amendement poursuivait l'objectif tout à fait raisonnable de définir les conditions d'exercice de la profession de psychothérapeute. Le problème vint de ce qu'il fut instrumentalisé par les adversaires de la psychanalyse.
Après bien des avatars, un texte fut voté et un décret adopté.
Mais je ne pense pas qu'il résolve au fond les problèmes posés : certains professionnels pourront facilement trouver une autre dénomination pour poursuivre leur activité et ainsi contourner les dispositions inscrites dans la loi et le décret.
De surcroît, comme l'ont écrit Roland GORI et Elisabeth ROUDINESCO dans uen tribune publiée le 16 juillet dans "Libération", "Tout se passe comme si l'Etat effectuait un choix partisan parmi les experts de la communauté psy en toute ignorance de cause. (...) Les unités de formation et de recherche (UFR) de médecine reprendront sans doute la main dans cette affaire(...). Les vrais perdants (...) seront alors les patients les plus vulnérables et les plus démunis que le président Accoyer voulait justement protéger. La médicalisation de la souffrance psychique vient de franchir une nouvelle étape. La prétendue "protection des patients" sûrement pas."
J'ai, pour ma part, posé une question écrite à Roselyne BACHELOT au sujet de la situation des psychologues cliniciens auxquels le décret impose de suivre des formations... qu'ils ont déjà suivies pour se prévaloir du titre de psychothérapeute, ce qui est incompréhensible.
Jean-Pierre Sueur.
Lire l'article Gori/Roudinesco sur le site de Libération du 16 juillet 2010.
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Plusieurs communes du canton d’Outarville seront à nouveau rattachées au Bassin de l’Eau Seine-Normandie.
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Jean-Pierre Sueur a soutenu auprès de Bertrand Delanoë, Maire de Paris, la proposition de l'Association des Amitiés Internationales André Malraux de voir réaliser à Paris un monument à la mémoire d'André Malraux.
Bertrand Delanoë lui a répondu.
.Après deux jours passés à Avignon, je livre mes « coups de cœur ».
· « Hypocondriac 1er ».
Commençons par un « opéra bouffe » à l'humour décapant, proposé par la Compagnie « Clin d'œil », de Saint Jean de Braye. Cela s'appelle « Hypocondriac 1er, roi de Neurasthénie ».
Le texte est de Jean-Marie Lecoq, un auteur qui, sur les traces de Rabelais, aime la création verbale et qui aime aussi les mots valise, chers aux surréalistes. La musique de Louis Dunoyer de Segonzac est légère, sautillante, inattendue, comme il sied au genre. Les acteurs et chanteurs, Marion L'Héritier, Julien Clément, Guy Vives et Gérard Audax (également metteur en scène) sont plus qu'à la hauteur de l'événement, qui est un enchantement. Courrez-y ! C'est au théâtre du Chien qui fume à 12h30.
· « Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée ».
Isabelle Andréani a beaucoup de talent. Elle nous livre d'abord un dialogue par elle écrit, intitulé « La clé du grenier d'Alfred » qui restitue la verve d'Alfred de Musset et nous révèle ses correspondances -à double fond- avec Georges Sand. Sa comédie est éclatante et ingénue : aucune fausse note, pas de redondance. Et puis, avec Xavier Lemaire, Isabelle Andréani nous offre ce pur bijou : « Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée ». Du grand art ! C'est au théâtre de La Luna à 11h11.
· « L'asticot de Shakespeare ».
Clémence Massart est une ancienne du théâtre du Soleil. Sous la direction de Philippe Caubère,
autre ancien de la troupe d'Ariane Mnouchkine, elle nous tient en haleine deux heures durant avec Shakespeare, Hamlet, les cadavres rongés par les asticots, et cette vieille compagne, la mort. On passe insensiblement de Shakespeare à Baudelaire, Jankélévitch, Jean-René Caussimon et bien d’autres. Sur fond d'accordéon et de trompette, c'est un spectacle physique et métaphysique, entre métaphore, métonymie, et paroles à l'état brut, dépourvues de toute image.
Impossible de rester insensible. C'est au théâtre des Carmes à 20h15.
· « Ruy Blas Repetitas ».
Sébastien Faure (auteur et acteur), Anthony Cantin (acteur) et Louis Gatta (metteur en scène)
nous transportent -en alexandrins- au cours d'une répétition de Ruy Blas.
C'est vif, vivifiant, virevoltant. Surtout au début et à la fin. A la fin, justement,
on retrouve Hugo et la célèbre tirade aux tristes ministres d'un gouvernement à bout de
souffle... « Bon appétit messieurs ! » Nos acteurs réussissent l'exploit de faire de cette
tirade -l'une des plus longues du théâtre français- toute une comédie, passant sans cesse d'un
registre -et d'une turpitude- à l'autre. C'est au théâtre du Bourg Neuf à 19h.
... J'ajouterai que les deux spectacles du « in » qu'il m'a été donné de voir ont suscité
en moi nettement moins d'enthousiasme.
Le premier, « Un nid pour quoi faire », d'après les œuvres d'Olivier Cadiot, nous présente
un roi entouré de comparses dans un chalet de sport d'hiver. On ne comprend pas très bien
ce qu'ils font là les uns et les autres. Le très grand talent de l'acteur principal, Laurent
Poitrenaux, ne suffit malheureusement pas à sauver le spectacle.
Le second, intitulé « Papperlapatt », œuvre de Christophe Marthaler et Anna Viebrock,
nous présente des êtres errants inlassablement autour de musiques erratiques (et souvent belles, concédons-le) dans une Cour d'honneur où l'on rêve parfois de n'entendre que les musiques....
Peut-être suis-je mauvais juge... Mais ce qui me paraît manquer à l'un et l'autre de ces
spectacles (dont les représentations seront achevées quand vous lirez ces lignes) c'est, tout
simplement, le goût, la joie, la force, l'amour du théâtre.... que l'on retrouve en toute plénitude chez nos amis du « off ».
Un dernier mot. « Avignon, encore faut-il pouvoir y aller... » m'écrit un correspondant. C'est vrai.
Tout à fait vrai. Cela me fait penser à Jean Vilar, à Paul Puaux, à tant d'autres, et à leur désir
que le théâtre fût à tous et pour tous. Voilà un sujet qui était dans tous les esprits lors du forum organisé ce 16 Juillet à Avignon par la Fédération Nationale des Collectivités Territoriales pour la culture (FNCC) sous la présidence de Karine Gloanec-Maurin, au cours duquel les représentants d'une dizaine d'associations d'élus, toutes tendances confondues, ont lancé un appel pour que les collectivités territoriales gardent les moyens de soutenir la création et l'accès de tous à la culture. Puissent-ils être entendus !
Jean-Pierre Sueur.