Jean-Pierre Sueur a conclu la seconde table ronde du colloque organisé le 5 mai par l’association « Mosaïc » à l’Institut du Monde arabe à Paris sur le thème : « La diversité, un atour majeur pour le développement économique de la France ». Il a rédigé le texte ci-dessous dans la cadre de la présentation de ce colloque.
Je partirai d'un domaine qui paraîtra anecdotique, mais qui ne l'est pas : la gastronomie. Par rapport à ce qu'on connaissait il y a trente ans, on constate aujourd'hui que l'on apprécie dans chaque pays les spécialités des autres pays méditerranéens, que l'on apprécie dans les pays du nord les spécialités du sud, et inversement - et cela vaut d'ailleurs aussi pour l'est et l'ouest du bassin méditerranéen. Cette mutation, plus profonde qu'il y paraît, témoigne de cette « civilisation du partage ». Claude Lévi-Strauss n'a-t-il pas dit toute l'importance qu'on devait accorder aux « manières de table » ?
Cette mutation, on la retrouve dans de multiples domaines : commercial, économique, culturel, universitaire, scientifique.
Je pense que l'on peut et que l'on doit aller plus loin.
La France est pleinement engagée, depuis plus d'un demi-siècle, dans la construction européenne.
Elle est tout autant engagée - depuis toujours - dans l'espace méditerranéen.
L'un de ces deux engagements ne doit pas aller contre l'autre.
C'est tout l'enjeu de l'Union Pour la Méditerranée (UPM).
Celle-ci a suscité un grand espoir.
Cet espoir ne doit pas retomber.
Cela suppose - impérativement - que, au delà des discours et des conférences, l'UPM se traduise par de nombreuses actions concrètes et -j'insiste là-dessus - des financements à hauteur des enjeux et des attentes.
Je suis intimement persuadé qu'il s'agit là d'investissements dont le retour sera précieux dans l'ordre économique, bien sûr, mais aussi par rapport aux enjeux de civilisation qui nous tiennent à cœur.
La Méditerranée doit - indissociablement - être un espace de paix, de culture et de développement. Je sais combien MOSAÏC est attaché à rassembler autour de cet objectif des hommes et des femmes du monde économique, politique et social, et je lui souhaite plein succès dans son action.
Sénateur du Loiret
Président du Groupe France-Tunisie au Sénat