Je vous livre, sans commentaire, cet extrait du dernier livre de Franz-Olivier Giesbert, Derniers carnets, dans lequel il pose la question de savoir qui porte la responsabilité du niveau élevé – trop élevé ! – de la dette française, qui impose au gouvernement de Jean-Marc Ayrault des prendre des décisions qui n’ont pas été prises auparavant.
Jean-Pierre Sueur
"Je me suis amusé à établir un petit palmarès des « endetteurs », c'est -à -dire des pires fossoyeurs de nos finances publiques, en prenant comme critère le nombre de milliards empruntés. Si l'on met hors concours François Fillon qui n'a pas eu de marge de manœuvre, entre la crise financière de 2008, celle des dettes souveraines de 2011 et les pulsions incroyablement laxistes de Nicolas Sarkozy, on obtient les scores annuels suivants :
1. Édouard Balladur (1994-1995) : + 6,3 points d'endettement supplémentaire par rapport au PIB, avec 93 milliards d'endettement supplémentaire.
2. Jean-Pierre Raffarin (2002-2003): + 4,2 points et 92,9 milliards.
3. Pierre Bérégovoy (1992-1993): + 6,3 points et 75,3 milliards
4. Jean-Pierre Raffarin (2003-2004): + 1,9 point et 74,6 milliards.
Si on lit le tableau à l'envers, en commençant par le bas, c'est la surprise. On découvre que le Premier ministre le plus sérieux des dernières décennies n'était pas celui que l'on croyait :
1. Dominique de Villepin (2005-2006):- 2,7 points et 4,6 milliards.
2. Raymond Barre (1979-1980) : - 0,4 point et 9,4 milliards.
3. Raymond Barre (1980-1981): + 1,3 point et 17,4 milliards.
4. Lionel Jospin (1998-1999):- 0,6 point"

Gabriel Bergounioux, professeur de sciences du langage à l’Université d’Orléans, vient de publier un livre intitulé Mes nippes dans lequel il se livre, suivant d’illustres prédécesseurs, à une expérience littéraire qui pourrait paraître banale, mais ne l’est pas. Il s’agit, comme l’explique le texte publié sur la quatrième de couverture, de restituer « les lambeaux de langage qui nous traversent », les images mentales qui se succèdent en nous, se suivent, se bousculent, s’interposent, disparaissent pendant quelques minutes ou une heure de notre vie consciente. Quelques dizaines de pages permettent de rendre compte des « pensées éparpillées pendant quatre-vingt-dix minutes » (page 220). Et, s’agissant de la mémoire, Gabriel Bergounioux s’interroge sur les raisons pour lesquelles « j’ai vraiment eu devant moi, à tel instant, ce détail venu du passé et pas cet autre, ni plus ni moins important » (page 190).