Réforme territoriale : La question n'est pas de faire des régions vastes mais des régions fortes
> Lire mon interview publiée dans Acteurs Publics du 4 juin
.Réforme territoriale : La question n'est pas de faire des régions vastes mais des régions fortes
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.Un grand colloque au Sénat le 12 juin organisé par la Commission des lois et Jean-Pierre Sueur
La Commission des lois et son président Jean-Pierre Sueur organisent le jeudi 12 juin de 9 heures à 18 heures au Sénat un grand colloque sur le thème : « L’écriture de la loi ».
Ce colloque, qui réunira juristes, linguistes, historiens et élus, sera consacré au cœur du travail législatif : la préparation, la rédaction, l’adoption – en un processus singulier qui part du « discursif » pour arriver au « normatif » - des lois qui s’appliquent – souvent pour longtemps – à tous les Français.
>> Voir le programme complet (inscription en ligne, dans la limite des places disponibles)
La priorité, c’est plus important que des régions vastes.
Ce qui compte d’abord, c’est qu’à l’instar de ce que l’on constate dans plusieurs pays d’Europe, nos régions aient demain la force et les moyens d’œuvrer, avec plus d’efficacité qu’aujourd’hui, pour la création et le développement d’entreprises, pour l’emploi, priorité des priorités, ainsi que pour l’université, la recherche et l’innovation.
Faire des régions plus vastes sans leur donner les moyens – ce qui suppose, là encore, des choix difficiles mais nécessaires -, ce serait s’arrêter en chemin, ne pas aller jusqu’au bout de la logique d’une nouvelle étape de la décentralisation qui n’a de sens que par rapport aux priorités qui sont aujourd’hui celles du pays.
Cela étant dit, c’est très volontiers que j’ai signé, avec beaucoup d’autres élus, le texte qu’on lira ci-dessous, qui plaide pour une grande région autour du Val de Loire. En effet, s’il faut élargir notre région, le seul choix naturel et cohérent est celui-là. Cela fait longtemps que je plaide pour que le nom de notre région change – et que l’on choisisse « Val de Loire » plutôt que « Centre », appellation qui n’identifie pas notre réalité géographique. S’il faut faire une grande région, j’appelle de mes vœux la création avec les Pays de Loire – ou une partie des Pays de Loire –, d’une grande région du Val de Loire, ou de la Vallée de la Loire – réalité géographique, naturelle, humaine, patrimoniale, et vecteur de développement économique pour aujourd’hui et pour demain.
Jean-Pierre Sueur
>> Lire « Pour une grande région Val de Loire », paru sur le site du Monde
.Jean-Pierre Sueur est intervenu lors du débat au Sénat sur une proposition de loi visant à « exprimer que le principe de précaution est aussi un principe d’innovation ».
>> Lire son intervention en séance publique
Les communes, grandes ou petites, sont riches de tout ce que celles et ceux qui y ont vécu leur ont légué au cours des siècles. Elles sont faites de pierre et d’esprit.
C’est pourquoi, je tiens à saluer tout particulièrement l’ouvrage que Frédéric Cuillerier, maire de Saint-Ay depuis trente ans, vient de consacrer (aux éditions Baudelaire, de Lyon) à Agylus, un homme du VIe siècle qui a été à l’origine de la création de Saint-Ay – et lui a donné son nom – il y a plus de 1 500 ans. Frédéric Cuillerier écrit d’emblée que cet être « continue à vivre dans les lieux qu’il a profondément aimés, dans les pierres qu’il a façonnées et assemblées, les arbres qu’il a protégés et plantés ».
Et quand on a achevé la lecture des 207 pages du livre, on mesure l’important travail accompli par son auteur pour retrouver aux meilleures sources – l’œuvre de Saint-Grégoire de Tours tout particulièrement – toute l’information historique nécessaire pour nous conter comment ce vicomte, protégé par le roi Gontran, grand guerrier, homme d’autorité et d’entreprise, sut littéralement construire avec les paysans du lieu et leur famille une vraie cité sur le territoire qui lui fut dévolu par le roi en un site remarquable longeant la Loire, proche d’Orléans, entre l’abbaye de Micy et celle de Meung, qu’avait fondé le moine Liphard, près de la grotte du dragon et de la chapelle dédiée à Saint-Mesmin, de l’autre côté de la confluence de la Loire et du Loiret, et des marécages insalubres de l’autre rive et de la Sologne.
C’est toute une vie sociale que Frédéric Cuillerier restitue, celle des paysans, des nobles, rythmée par les récoltes, la chasse et la guerre et aussi marquée par des réalités financières qui perdurent : comment définir l’impôt juste et la contribution de chaque famille à l’effort de défense ?
C’est aussi l’histoire d’un bouleversement – « La métamorphose de l’Être » - qui conduit Agylus à la religion chrétienne et amène Frédéric Cuillerier à décrire les relations entre les religions du VIe siècle, des dieux romains au Dieu chrétien. S’ensuit un pèlerinage à Jérusalem, le retour puis la mort du héros devenu patron de Saint-Ay.
Un narrateur – Marsius – suit l’histoire de bout en bout. Il nous apprend beaucoup sur la vie de son maître, mais aussi sur la place des femmes dans la société, le sort des esclaves, les violences - et leur contraire : la « force de la douceur » !
Jean-Pierre Sueur
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